Bagdad, envoyé spécial.
Saddam Hussein est toujours gardé par des soldats américains à l'aéroport de Bagdad, mais il est devenu, depuis hier matin, un prisonnier irakien. Un transfert virtuel qui reflète les ambiguïtés du nouveau pouvoir irakien dans sa relation avec les Etats-Unis. Ce changement de statut est intervenu à 10 h 15, heure locale. «L'Irak a reçu sous son autorité le président déchu Saddam Hussein. Aucun haut responsable irakien ne l'a rencontré. C'est la justice qui l'a pris sous son autorité», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Girgis Saada. La même opération concerne onze autres dignitaires baasistes, également détenus par l'armée américaine. Elle enclenche la procédure devant mener au jugement de ces douze hommes, par le Tribunal spécial irakien (TSI).
Peine de mort. En même temps, le président Ghazi al-Yaouar faisait savoir, dans un entretien au quotidien saoudien Asharq al-Awsat, que la peine de mort, suspendue après la chute de l'ancien régime, avait été rétablie. De son côté, le ministre de la Justice, Malek Dohane al-Hassan, assurait au quotidien italien la Repubblica que l'ex-Président serait condamné à mort s'il était reconnu coupable. La peine capitale avait été suspendue par le chef du commandement central américain, le général Tommy Franks, peu après le début de la guerre, en avril 2003. Le 12 juin, la coalition avait adopté le code pénal irakien de 1969, mais maintenu la suspension de la peine de mort. Sous Saddam, pas moins de 120 articles