Rome de notre correspondant
«Nous sommes passés de la tempête au temps variable.» En montant vendredi matin dans son avion pour Paris, et sur la base du commentaire météo du vice-président (Ligue du Nord) du Sénat Roberto Calderoli, Silvio Berlusconi pensait pouvoir sortir des turbulences. Attendu par Jacques Chirac et une partie du gouvernement français pour le traditionnel sommet bilatéral, le président du Conseil espérait être parvenu à ramener le calme dans sa coalition, en ébullition depuis les résultats des élections européennes et administratives partielles, qui ont constitué un revers pour la majorité et un camouflet pour Forza Italia.
Tractations. Mais, tandis que Silvio Berlusconi entamait ses discussions avec ses interlocuteurs français, le vice-Premier ministre Gianfranco Fini est venu remettre de l'huile sur le feu. Au terme d'un conseil exécutif de son parti, le leader d'Alliance nationale (AN) a déclaré : «Faute d'un tournant dans la politique économique, AN se désengagera du gouvernement.» Alors que Silvio Berlusconi a promis un miniremaniement ministériel, AN et UDC (centre) cherchent en particulier à réduire l'influence de la Ligue du Nord et du ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, proche du parti autonomiste et xénophobe d'Umberto Bossi. Au terme de longues tractations entre ses différents alliés, le chef du gouvernement pensait avoir décroché une trêve notamment pour faire approuver, samedi, en Conseil des ministres, des économies budgétaires d'un monta