Johannesburg de notre correspondante
Depuis des semaines, dans le quartier de Rudi Visagie, un vétéran des Springboks (l'équipe nationale de rugby) résidant dans la banlieue de Nelspruit, dans le nord-est de l'Afrique du Sud, était la cible d'un gang de voleurs de voitures. Réveillé en sursaut à 5 heures du matin par le bruit du moteur du véhicule de sa fille, l'ancien sportif saute de son lit, attrape son revolver et loge une balle dans la tête du voleur présumé. En s'approchant, il découvre avec horreur qu'il vient de tuer sa fille de 19 ans, qui se rendait chez son petit ami...
Débats passionnés. Ce fait-divers, qui s'est déroulé le mois dernier, a relancé le débat récurrent sur le port d'arme en Afrique du Sud, l'un des pays les plus dangereux du monde. Ce pays se classe au second rang, derrière la Colombie, pour le nombre de meurtres par arme à feu. Selon la dernière étude de l'Institut des hautes études internationales de Genève, 30 meurtres par arme à feu pour 100 000 habitants sont commis chaque année en Afrique du Sud. Par ailleurs, 58 % des vols et 14 % des violences sexuelles perpétrés dans le pays le sont avec une arme à feu. «Notre pays est fatigué des crimes violents», a lancé le ministre de la Sécurité, Charles Nqakula.
Après des débats passionnés, une nouvelle législation plus restrictive est entrée en vigueur jeudi. Jusqu'au dernier moment, les associations de défense des armes ont essayé, sans succès, d'obtenir son report, arguant d'un manque de préparation de