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Libération

«Nous demandons l'exécution de Saddam»

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Dans la banlieue chiite de Bagdad, l'ex-raïs est condamné d'avance.
publié le 3 juillet 2004 à 1h19

Sadr-City envoyé spécial

Sadr-City, la grande banlieue chiite de Bagdad qui s'appelait, jusqu'à l'an dernier, Saddam-City, a déjà condamné à mort celui dont elle a pendant plus de vingt ans porté le nom. Encouragés par un clergé véhément, des milliers de fidèles du jeune leader chiite Moqtada al-Sadr ont scandé dans les rues, vendredi matin, «Saddam exécution», lors de la prière hebdomadaire. «Nous demandons l'exécution de Saddam et nous pensons refléter l'opinion des partisans d'Al-Sadr et de l'ensemble des Irakiens. C'est une bonne idée de le juger, mais il est possible que le gouvernement utilise ce procès, qui pourrait traîner des mois, pour détourner l'attention de la population» des autres problèmes du pays, a lancé l'imam Awas Khafaji, un lieutenant de Moqtada.

«On n'avait pas besoin de le juger. Si on a besoin d'un procès, il faut d'abord juger ceux qui lui ont suggéré ou facilité ses crimes, en premier l'administration du mal américaine», a-t-il ajouté. Selon lui, Washington a donné le feu vert au gazage des Kurdes à Halabja, en 1988, affirmant que les Américains avaient livré les produits toxiques, à la répression de la rébellion chiite de 1991 et même à l'assassinat de Mohammed Sadeq al-Sadr, le père de Moqtada.

Au mausolée de l'imam Al-Kadhem, à Bagdad, un religieux de la même tendance, cheikh Raed al-Kadhimi, a appelé les avocats étrangers à ne pas venir défendre le raïs déchu. «Je conseille à ces ânes d'avocats, à ces mercenaires, de ne pas venir en Irak défendre