Rome de notre correspondant
Durement affaibli par l'échec de Forza Italia aux dernières élections européennes et administratives partielles, Silvio Berlusconi a sacrifié, vendredi soir, son superministre de l'Economie, Giulio Tremonti, qui concentrait les portefeuilles du Budget, du Trésor et des Finances. Pour tenter de conjurer la crise politique et sauver son gouvernement, le président du Conseil s'est en effet résolu à couper la tête de son très controversé collaborateur, qu'il aimait présenter comme son «magicien des chiffres».
Ultimatum. A travers le ministre de l'Economie, les deux partis, sortis renforcés des élections, visaient aussi à contester la toute-puissance de Berlusconi et le poids de la Ligue du Nord, l'autre partenaire gouvernemental proche de Tremonti. Devant l'ultimatum de Fini («Silvio, c'est lui ou nous»), Berlusconi a fini par lâcher son «magicien» : «Tu es l'auteur de nombreux succès de ce gouvernement mais je préfère éviter une crise. Giulio, il est préférable que tu démissionnes», aurait-il affirmé au cours de la réunion. L'intéressé a tenté de résister avant d'être contraint à la reddition, la Ligue du Nord préférant l'abandonner plutôt que de faire exploser la coalition. Le parti d'Umberto Bossi espère notamment sauver de cette manière le projet de réforme fédéraliste, véritable obsession des léguistes. Au terme d'une réunion d'urgence avec les principaux responsables de la majorité, avant la présentation (aujourd'hui) à Bruxelles du plan d'économi