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Libération

Petits arrangements avec Riyad

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Des Saoudiens libérés de Guantanamo après un accord secret.
publié le 5 juillet 2004 à 1h19

New York de notre correspondant

La détention de quelque 600 prisonniers étrangers à Guantanamo pourrait-elle devenir une source d'embarras pour la campagne électorale de Bush ? Alors que la Cour suprême a infligé, la semaine dernière, un revers cinglant au Président en statuant que les détenus avaient le droit de contester leur emprisonnement devant les tribunaux, le New York Times a révélé hier que l'administration avait négocié un «accord secret», l'année dernière, avec Riyad pour renvoyer chez eux cinq Saoudiens suspectés de terrorisme. Selon le quotidien, l'accord visait surtout à «faire plaisir» aux principaux alliés de Washington après l'intervention contre Bagdad. Après que les Saoudiens ont été relâches, en mai 2003, Riyad a libéré cinq Britanniques reconnus coupables d'attaques terroristes en Arabie Saoudite. Plusieurs sources citées par le journal précisent que «l'arrangement» avait été suggéré par l'Arabie Saoudite, lors d'une visite de représentants saoudiens à Guantanamo, en juillet 2002. L'année suivante toutefois, quand il fut décidé de relâcher les suspects saoudiens, la CIA et le Pentagone auraient objecté que certains d'entre eux étaient considérés comme «dangereux».

Hier, l'administration Bush a démenti un quelconque accord, assurant seulement que le départ des Saoudiens était intervenu dans le «cadre normal» des transferts de prisonniers de Guantanamo. Plusieurs élus démocrates demandent toutefois «que l'on sache précisément ce qui s'était passé». Guantanam