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Libération

Le Tribunal pénal international otage de la santé de Milosevic

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publié le 6 juillet 2004 à 1h20

La Haye envoyé spécial

Il a les yeux cernés et le visage est un peu plus bouffi, mais Slobodan Milosevic n'a rien perdu de sa pugnacité. «Vous êtes responsables de la détérioration de mon état de santé en ne me laissant pas suffisamment de temps de repos», martèle l'ancien homme fort de Belgrade face au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, qui le juge depuis février 2002. Après 90 jours de pause destinée à lui permettre de préparer sa défense, les audiences ont repris, hier à La Haye, mais ce procès historique ­ le premier d'un ex-chef d'Etat devant la justice internationale ­ est désormais plombé par l'état physique de l'accusé, qui souffre de problèmes cardio-vasculaires et d'une grave hypertension artérielle. «La chambre est clairement d'avis qu'une révision radicale du procès doit être menée à la lumière de la santé de l'accusé», a déclaré le président Patrick Robinson, soulignant que «le réexamen de la situation portera à la fois sur la procédure et sur la continuation du procès». Jusqu'au dernier moment, la présence de l'accusé était incertaine. Il devait, en principe, faire «une déclaration générale», hier matin, préalable à la convocation des témoins de la défense.

Tribune. «Nous sommes toujours plus l'otage de sa santé», commentait, amer, un juriste du TPI. Certes, l'ex-président yougoslave joue la montre depuis le début du procès, bien conscient qu'après le verdict il ne disposera plus de cette tribune pour dénoncer «un tribunal qui est un outil de gue