Uri (Jammu-et-Cachemire)
envoyé spécial
«Muzaffarabad : 70 km.» Fraîchement installé à la sortie d'Uri, dernier bourg avant la frontière pakistanaise, le panneau vert et blanc incarne l'espoir que suscite au Cachemire le processus de paix en cours entre l'Inde et le Pakistan. Capitale du Cachemire pakistanais (Azad-Cachemire), Muzaffarabad est en effet inaccessible pour les habitants du Cachemire indien (Etat du Jammu-et-Cachemire) depuis que la région himalayenne a été coupée en deux à l'occasion de la première guerre indo-pakistanaise. Depuis lors, la ligne de contrôle (LoC), jamais reconnue comme une frontière internationale, est une des zones les plus militarisées de la planète. Et Uri, en première ligne, l'une des régions les plus affectées par les affrontements à répétition qui caractérisent les relations entre les deux voisins depuis plus d'un demi-siècle. «Nous avons vécu les guerres de 1965 et de 1971, se souvient le vieil Azed Ullah Lone, mais les pires affrontements ont eu lieu ces dernières années. Les tirs de mortiers étaient quasi quotidiens, on ne savait jamais où les obus allaient tomber. Nous vivions dans la peur, personne n'osait sortir car il y avait toujours le risque que les tirs reprennent. C'était vraiment invivable.»
Aujourd'hui que le dégel est en cours entre New Delhi et Islamabad, Uri revit. Depuis novembre, les tirs de mortiers se sont en effet arrêtés, un cessez-le-feu ayant été décrété sur la frontière avant que les deux pays n'entament les pourpar