Madrid de notre correspondant
L'ancien Premier ministre espagnol José Maria Aznar, au pouvoir lors des attentats de Madrid du 11 mars (191 morts), doit commencer à se faire du souci. Les auditions de la commission d'enquête parlementaire sur le massacre n'ont débuté que mardi, et déjà la thèse de la manipulation officielle gagne du terrain. Dans les jours qui avaient suivi les attentats, le gouvernement conservateur d'Aznar avait soutenu avec force la thèse d'un attentat de l'ETA au détriment de la piste islamiste. Une attitude considérée comme suspecte du fait de la tenue des législatives générales trois jours plus tard, le 14 mars scrutin finalement emporté par les socialistes. Aujourd'hui, les déclarations des principaux responsables policiers enfoncent le clou, en contredisant point par point la version officielle maintenue alors par Aznar et son ministre de l'Intérieur, Angel Acebes.
Hier, le chef de la police de Madrid, Miguel Angel Rancano, a affirmé que, dès le 12 mars au matin, «la piste prioritaire des forces de l'ordre a été celle d'un attentat islamiste». Pour lui, «la veille a en effet été déterminante», avec l'analyse des explosifs et la découverte, dans une fourgonnette, d'une cassette contenant des versets du Coran en arabe et de cartes téléphoniques mettant en cause des résidents marocains...
Explosifs. Mercredi, trois hauts responsables ont abondé dans le même sens. Parmi eux, Jesus de la Morena, alors en charge de l'enquête policière, a assuré qu'«en réalit