Tokyo, de notre correspondant.
Avant même la bataille, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi alias «JK», aurait-il déjà perdu la guerre ? Même en cas de victoire de son parti (le Parti libéral démocrate, PLD) aux élections sénatoriales qui doivent renouveler dimanche la moitié des 242 sièges du Sénat, le flamboyant Premier ministre japonais a définitivement décroché dans les sondages. Quant au PLD, au pouvoir sans interruption depuis 1955 (excepté en 1993), il pourrait connaître l'une de ses plus sérieuses déconvenues, au profit du parti démocrate du Japon, le Minshuto.
Démissions. Lors du récent scandale des retraites, qui a éclaboussé toute la classe politique sans exception (110 parlementaires avaient «omis» de payer leurs cotisations de retraites), le Minshuto a fait amende honorable en sacrifiant et en démissionnant 33 des siens. Un geste accepté avec bienveillance par les citoyens nippons, alors que le PLD, retranché dans ses codes d'honneur, a refusé de diffuser la liste de ses politiciens fautifs. Une opacité que les électeurs pourraient finalement sanctionner dimanche.
La glissade est sévère pour le «lion» Koizumi puisqu'en 2001 82 % des Japonais soutenaient sa politique. Or Koizumi croule sous les fardeaux : casserole des retraites (obligation désormais de cotiser au fonds public), bilan très mitigé de sa seconde visite en Corée du Nord, et surtout l'Irak, sujet explosif de la campagne. Selon un sondage du quotidien économique Nihon Keizai, 49 % des Japonais