Une cérémonie religieuse a réuni plusieurs dizaines de personnes, hier, à l'église Sainte-Catherine de Moscou en mémoire de Paul Khlebnikov, le rédacteur en chef de l'édition russe du magazine Forbes, assassiné à la sortie de son bureau, vendredi soir, dans la capitale russe. Plusieurs de ses collègues, ses amis, ainsi que le parquet fédéral, ont dénoncé un meurtre lié à son activité professionnelle. «Paul Khlebnikov était un journaliste d'investigation et nous ne pouvons pas exclure qu'il ait été assassiné à cause de son travail», a estimé l'organisation Reporters sans frontières (RSF), qui s'est déclarée «choquée» par cet assassinat.

Agé de 41 ans, de nationalité américaine, Paul Khlebnikov était né à New York dans une famille d'immigrés russes. Journaliste à Forbes depuis une quinzaine d'années, il avait mené de nombreuses enquêtes en Russie, sur les milieux économiques, après la chute du communisme. En 1996, quand l'oligarque Boris Berezovski était tout-puissant à Moscou, il osait publier un article dans lequel il traitait de «parrain du Kremlin» le financier occulte de Boris Eltsine, évoquait ses liens avec la mafia tchétchène et suggérait que le milliardaire pouvait être impliqué dans le meurtre d'un responsable de la télévision.

Début 2004, Paul Khlebnikov était nommé rédacteur en chef de l'édition russe du célèbre magazine américain. Dans son numéro de mai, il publiait la liste des 100 premières fortunes du pays, offrant à plusieurs hommes d'affaires une exposition don