Tokyo, de notre correspondant.
Dur lendemain de défaite, pour le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, après le revers cuisant de son parti, le Parti libéral démocrate (PLD, conservateur) aux sénatoriales de dimanche. C'est le parti centriste d'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ), qui est sorti grand vainqueur du scrutin, en obtenant 50 sièges sur les 121 qui étaient à pourvoir au Sénat, contre 49 pour le PLD. A comparer également aux 66 sièges remportés par le parti au pouvoir aux sénatoriales de 2001.
Le scrutin avait valeur de test politique. Le PLD reste cependant au pouvoir (avec notamment le soutien du parti bouddhiste Nouveau Komei), mais affaibli. «Le résultat des élections est un verdict très sévère. Mais nous devons poursuivre vigoureusement les réformes structurelles», a déclaré Hiroyuki Hosoda, le secrétaire général du gouvernement.
Pour l'heureux patron du PDJ, l'honnête, subtil et peu charismatique Katsuya Okada, «la bulle des politiques de Koizumi a éclaté». La presse japonaise s'est quant à elle déchaînée, écrivant que les électeurs avaient ainsi fait payer son «arrogance» à Koizumi.
Jusqu'à un très probable remaniement ministériel en septembre, l'été sera d'autant plus chaud au Japon que le duel entre PLD et PDJ est ouvert. L'Irak est déjà au coeur des joutes. Alors que Koizumi a annoncé le maintien des 550 soldats nippons déployés en Irak et leur prochaine intégration au sein de la force multinationale, le PDJ réclame leur «retrait immédiat».