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Embryon de sécession au sein du parti de Schröder

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Des déçus du SPD, soutenus par des leaders syndicaux, lancent l'ASG.
publié le 13 juillet 2004 à 1h26

Berlin, correspondance.

Gerhard Schröder va partir en vacances avec son lot coutumier de boulets : un chômage stable au zénith (+ de 10 %) et une cote de popularité (39 %) qui voisine, à la cave, celle de son parti. Mais, cet été, le chef du gouvernement allemand emmène en Italie un souci supplémentaire. Conçu il y a dix jours, un embryon de parti politique s'est notamment donné pour mission d'«effrayer le chancelier» en occupant l'espace toujours plus confortable que le SPD (dé)laisse sur sa gauche.

L'«initiative électorale travail et justice sociale», ou ASG, est la réponse-coup de gueule de déçus de la gauche à l'Agenda 2010, le catalogue de réformes sociales musclées avec lequel le gouvernement rot-grün a creusé la tombe de l'Etat-providence. Soutenu, officieusement mais sans discrétion, par des leaders syndicaux de plus en plus critiques envers Schröder, l'ASG n'est pas encore un parti, mais envisage de le devenir à l'automne pour se présenter aux législatives de 2006. Selon un sondage de l'hebdomadaire Der Spiegel, 5 % des électeurs voteraient pour les sécessionnistes en cas d'élection et 26 % pourraient l'envisager. De quoi affoler des sociaux-démocrates qui fédèrent lamentablement 23 % des électeurs, d'après les derniers chiffres.

A la tête des trublions : Gerd Lobodda et Günther Schachner, membres du comité directeur d'IG Metall, tirent les ficelles ; Thomas Händel et Klaus Ernst, moins «visibles» dans le surpuissant syndicat, vont au feu. A coup de formules chocs, Ern