Jérusalem, correspondance.
La rencontre entre les deux compères, vieux routiers de la politique israélienne, a eu lieu hier en la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem. Un tête-à-tête de plus d'une heure durant lequel Sharon et Pérès sont convenus de mener rapidement les tractations. L'affaire pourrait être ficelée d'ici à la fin de la session d'été du Parlement, le 8 août. Pérès doit réunir aujourd'hui le bureau politique de son parti pour obtenir son feu vert. Quelques voix s'opposent, du bout des lèvres, à l'entrée des travaillistes au gouvernement. Laminés aux dernières législatives de janvier 2003, les travaillistes ne devraient pas faire la fine bouche, alors que Sharon leur tend la perche pour les remettre en selle, avec pas moins de six portefeuilles ministériels, dont, très probablement, celui des Affaires étrangères, qui reviendra, à coup sûr, à Pérès. Lequel a indiqué avoir posé deux conditions : l'établissement d'un calendrier pour le retrait de la bande de Gaza, et une coordination de ce retrait avec les Palestiniens.
«Vent mauvais». Sharon n'a plus de majorité parlementaire depuis l'adoption, début juin, par son cabinet de la décision de principe d'évacuer la bande de Gaza et ses 21 colonies, ainsi que quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Il dispose, sur le papier, du soutien de 59 députés à la Knesset (sur 120 sièges) et doit faire face, depuis, à des motions de censure à répétition de l'opposition. Il doit tenir compte, en outre, de