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Libération

Grenades mystérieuses à Madagascar

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Les attentats viseraient à déstabiliser Marc Ravolomanana, le chef de l'Etat.
publié le 13 juillet 2004 à 1h26

Antananarivo, de notre correspondant.

Des grenades offensives, de celles qui font beaucoup de bruit et de souffle, explosent aux quatre coins de Madagascar depuis près d'un mois. Une dizaine en tout. La plus spectaculaire ­ et la plus inquiétante ­ est celle qui a été jetée le 25 juin, veille de fête nationale, sous l'estrade des responsables qui assistaient au feu d'artifice à Toliara, à environ 1 000 km au sud d'Antananarivo, la capitale. Bilan : une trentaine de blessés légers dans la foule.

Graffitis. A cette exception près, ce sont habituellement les dirigeants et les locaux de l'entreprise agroalimentaire Tiko, propriété du président Marc Ravalomanana, qui sont visés. Pour l'heure, les dégâts ne sont que matériels. Ces «attentats», comme ils sont qualifiés dans ce pays épargné jusque-là par toute forme de violence terroriste, ne sont pas revendiqués. Seuls des tracts parfois laissés sur place ou des graffitis dessinés sur les murs appellent les membres de l'ethnie merina, celle du chef de l'Etat, à retourner chez eux, sur les hauts plateaux du centre du pays.

La semaine dernière, une grenade mal dégoupillée a atterri dans le jardin d'un officier supérieur de l'armée, merina d'origine, mais résidant de longue date à Toamasina, sur la côte est de l'île, où les ressentiments contre «les gens de Tana (surnom de la capitale, ndlr)» sont habituellement les plus prégnants.

Sur ces événements, sans gravité, certes, mais qui ne manquent pas d'inquiéter la population par leur répéti