Rome, de notre correspondant.
«Encouragement à l'immigration clandestine». Pour avoir récupéré, au milieu du canal de Sicile, 37 Africains qui dérivaient sur un navire de fortune, Elias Bierdel, l'armateur du Cap Anamur, un bateau allemand de l'association humanitaire éponyme, a été appréhendé par la police italienne, lundi. Le commandant du navire a également été arrêté à Porto Empedocle, près d'Agrigente, et les immigrés immédiatement placés dans un centre de rétention après l'accostage du Cap Anamur au port sicilien. Aux portes méridionales de l'Europe, l'affaire est en train de provoquer une tension diplomatique entre l'Italie et l'Allemagne. «Il ne faut pas que Elias Bierdel soit puni parce qu'il voulait aider des personnes qui avaient urgemment besoin d'aide», a tonné le ministre allemand, Heidemarie Wieczorek-Zeul. «Le Cap Anamur a pris à son bord des clandestins avec l'objectif précis d'arriver en Italie», a répliqué le ministère de l'Intérieur italien, qui a décidé de faire preuve d'une extrême fermeté.
Répression. Alors que des milliers de déshérités tentent de débarquer chaque été sur les côtes italiennes, le Cap Anamur aurait recueilli les 37 hommes, le 20 juin, à 100 milles de Lampedusa, la petite île au sud de la Sicile. Selon l'association allemande qui, depuis un quart de siècle, s'emploie à aider, sur les mers, les immigrés fuyant la misère et les conflits, il s'agirait de Soudanais ayant quitté le Darfour. Ce que contestent les autorités de Rome selon lesquel