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Libération

Transition difficile au Guatemala

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Ceux qui enquêtent sur les exactions de l'armée pendant la guerre civile sont tués ou menacés.
par Aline LECLERC
publié le 14 juillet 2004 à 1h27

Guatemala Ciudad, envoyée spéciale.

«On ne peut pas continuer à se taire.» Parce qu'elle dénonce la corruption et l'impunité qui gangrènent le Guatemala, Claudia Samayoa est régulièrement menacée. Comme elle, de nombreux militants des droits de l'homme, journalistes, syndicalistes, sont victimes de harcèlement, d'enlèvements, parfois même de tortures, parce qu'ils luttent pour que la vérité soit faite sur les exactions commises par l'armée pendant le conflit qui a divisé le pays de 1962 à 1996. En 2003, 53 militants ont été assassinés, 125 agressés. Et, malgré l'espoir suscité en janvier par l'élection du nouveau président de la République, Oscar Berger, les choses ne s'améliorent pas.

Atrocités. En février, un militant écologiste a été assassiné. Depuis le mois de mars, dans le département du Quiché où des médecins légistes s'apprêtent à exhumer des charniers sur un terrain militaire, les dirigeants de la communauté indienne voisine sont menacés de morts par des membres de l'armée. Le GAM, association de victimes de la guerre qui supervise l'exhumation, a demandé l'intervention du nouveau ministre de la Défense. Sans succès. Rien d'étonnant quand on sait que ce ministre, son vice-ministre et le secrétaire d'Etat à la Sécurité sont tous d'anciens généraux. «Les recherches des médecins légistes pour l'exhumation des charniers donnent la preuve de l'atrocité du rôle de l'armée pendant la guerre. On trouve des cadavres de femmes, d'enfants, qui n'avaient rien à voir avec le confl