Londres, intérim.
La presse et les hommes politiques britanniques attendaient fébrilement depuis une semaine les conclusions du rapport Butler, deuxième rapport parlementaire à se pencher sur les justifications avancées par le gouvernement travailliste dans la guerre contre l'Irak. Avec la même sempiternelle question sur les lèvres : «Teflon Tony» va-t-il de nouveau s'en sortir indemne ? Il semblerait que oui. Après le rapport de lord Hutton en janvier, le rapport de cet autre pair du royaume, lord Butler, estime une nouvelle fois que Tony Blair et Downing Street ont «agi en toute bonne foi» et n'ont rien à se reprocher.
Alors que lord Hutton devait faire la lumière sur les circonstances de la mort de l'expert en armements David Kelly, ayant mis en cause les affirmations des services de renseignement britanniques sur l'existence d'un arsenal irakien opérationnel, la mission de lord Butler consistait à juger de l'existence éventuelle de défaillances au sein des services de renseignement. Avec la même question : le gouvernement aurait-il sciemment menti à l'opinion publique au sujet de l'existence des armes de destruction massive aujourd'hui introuvables ? Une foule de journalistes et de manifestants antiguerre attendaient, dès 11 heures, sous une pluie fine, l'arrivée de lord Butler, chef de cabinet sous cinq Premiers ministres, entre 1972 et 1998, et des quatre membres de sa commission. Ceux-ci ont remis à 12 h 30 pile les conclusions d'un rapport de près de deux cents pages.
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