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Libération

Tony Blair s'accroche à son rabais européen

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Depuis 1984, Londres contribue moins que sa part au budget communautaire de l'UE.
publié le 15 juillet 2004 à 1h27

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Tony Blair s'apprête à entonner la formule préférée de Margaret Thatcher à propos de l'Europe : «I want my money back» (Rendez-moi mon argent). Londres a, en effet, fermement rejeté la proposition de la Commission européenne, rendue publique hier, de supprimer le fameux «chèque» ou «rabais» dont bénéficie la Grande-Bretagne depuis 1984 (de quelques milliards d'euros) et qui lui permet de contribuer beaucoup moins que sa part normale au budget communautaire.

Unanimité. Londres joue sur du velours, puisque les «perspectives financières» pour la période 2007-2013, dont le versant «recettes» a été décliné hier par la Commission, doivent être adoptées à l'unanimité des Etats d'ici à fin 2005, ce qui signifie que le Royaume-Uni dispose d'un droit de veto... Certes, il va falloir qu'il explique aux nouveaux Etats membres pourquoi, après avoir été le plus fervent militant de l'élargissement, il refuse d'en payer la facture, ce qui est politiquement délicat. Mais la marge de manoeuvre de Blair est étroite : s'il cède, il risque de perdre le référendum sur la Constitution européenne qu'il a promis d'organiser, celui-ci risquant d'avoir lieu après l'adoption des perspectives financières...

C'est en 1984 que Thatcher, qui bloquait le fonctionnement de la CEE depuis son accession au pouvoir, en 1979, a obtenu son argent. Sa revendication n'était pas dénuée de tout fondement : la Grande-Bretagne bénéficiant peu des politiques communautaires (notamment