Rome, de notre correspondant.
Silvio Berlusconi a évité le gouffre politique mais n'est toujours pas tiré d'affaire. Héritiers de la Démocratie chrétienne, habiles négociateurs et redoutables politiciens, les centristes de l'UDC (Union des démocrates chrétiens) ont en effet laissé entendre, vendredi à l'issue de leur conseil national, qu'ils resteront au gouvernement. La semaine dernière, après avoir obtenu la tête du ministre de l'Economie, Giulio Tremonti (Forza Italia, proche de la Ligue du Nord), en compagnie d'Alliance nationale, leur secrétaire, Marco Follini, avait donné un ultimatum au «Cavaliere». Silvio Berlusconi devait imprimer un «tournant» dans la gestion des affaires, d'ici le 16 juillet, faute de quoi l'UDC aurait opté pour le soutien sans participation. Vendredi, les caciques du parti, qui s'est maintenu à 5,9 % des suffrages aux dernières européennes, ont considéré que les ouvertures du président du Conseil étaient suffisantes. Mais Marco Follini n'a pas pour autant renoncé à tenir le patron de Forza Italia sur la corde raide. Hier soir, Silvio Berlusconi a mis fin sous la pression de ses alliés à son intérim à la tête du ministère de l'Economie et nommé à ce poste le directeur du Trésor, Domenico Siniscalco, un technicien sans affiliation partisane.
«Monarchie berlusconienne». Clairement, l'objectif de Follini consiste à affaiblir l'autorité de Berlusconi, diminuer l'influence de la Ligue du Nord et obtenir davantage d'espace politique tout en évitant une fr