Le gaz bolivien sème de nouveau la zizanie. Il y a neuf mois, le président Gonzalo Sanchez de Lozada démissionnait et s'enfuyait subrepticement à Miami, après des manifestations dont la répression avait fait 80 morts. Un projet d'exportation d'immenses réserves de gaz naturel avait alors cristallisé le mécontentement social contre la politique économique du gouvernement de droite. L'actuel chef de l'Etat, Carlos Mesa, a convoqué, dimanche, un référendum sur les modalités d'exploitation du gaz, promis à être la principale ressource et source de devises d'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine. Mais déjà la plupart des forces d'opposition impliquées dans la «révolte d'octobre» se sont retrouvées pour déterrer la hache de guerre. A El Alto, l'immense banlieue pauvre de La Paz d'où était parti le mouvement, la puissante Fédération des associations de quartier a appelé au boycott et à une grève «active» de trois jours, accompagnée de manifestations. La Centrale ouvrière bolivienne, principal syndicat du pays, a fait de même. Le leader des Indiens de l'Altiplano le haut plateau andin , l'extrémiste Felipe Quispe, qui milite pour l'indépendance d'une «nation aymara», appelle au blocus des routes, à l'attaque des bureaux de vote, au saccage des urnes...
Privatisations. Car le référendum ne laisse pas d'option à ce que réclament les radicaux : expropriation des compagnies étrangères et nationalisation totale du secteur. En cinq longues questions alambiquées, le gouverne