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Libération

La «vache sacrée» Arafat violemment contestée à Gaza

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publié le 19 juillet 2004 à 1h29

Jérusalem, intérim.

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, l'avait prédit il y a moins d'une semaine. La situation dans les territoires palestiniens «tourne progressivement au chaos» et le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, affiche «un manque de volonté politique» pour réformer son gouvernement, avait affirmé le diplomate, aussitôt déclaré persona non grata dans les territoires palestiniens par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé du Fatah proche de Arafat. Ce qui s'est passé vendredi à Gaza n'est pas encore l'effondrement annoncé, mais on peut y voir les premiers signes.

La bande de Gaza a été, en fin de semaine dernière, le théâtre de désordres et d'enlèvements en série sans précédent de la part de groupes armés se réclamant du Fatah, sur fond de protestation allant crescendo contre la «corruption» qui mine l'Autorité palestinienne.

Corruption. Sous la pression, le raïs a procédé au remaniement des services de sécurité, les ramenant de huit à trois, dégommant le chef de la police, le général Ghazi Jabali ­ accusé par les groupes armés rebelles d'avoir détourné 22 millions de dollars ­ et nommant à la tête de la Sécurité générale, l'un des trois services désormais en place, son neveu, le général Moussa Arafat. La réponse des Brigades ne s'est pas fait attendre. Des membres de ce groupe armé, à la pointe de la contestation qui secoue les territoires, ont pris d'assaut et incendié, hier à Khan Younès, au centre de la bande