Alger, envoyé spécial.
Cinq heures d'entretiens «cordiaux» avec le président Bouteflika, mais pas de Marseillaise pour la prise d'armes au quartier général de l'armée. Un petit bain de foule dans l'ex-rue Michelet (aujourd'hui rue Didouche-Mourad), mais pas de rendez-vous avec le grand patron de l'armée, le général Lamari, officiellement «en congés». La visite officielle de Michèle Alliot-Marie ce week-end en Algérie la première d'un ministre français de la Défense depuis l'indépendance en 1962 a montré toute la complexité des relations entre les deux pays.
Depuis la visite de Jacques Chirac à Alger, en mars 2003, ces relations se sont nettement améliorées, au point d'envisager la signature, dès l'an prochain, d'un «traité d'amitié». Si MAM a passé deux jours à Alger, c'est pour décliner les aspects militaires de ce qu'elle qualifie de «partenariat d'exception». Avec la coopération militaire, «le dernier tabou est brisé» constatait le quotidien El Watan, alors que la ministre française se réjouissait de voir «une page se tourner».
Celle qui s'ouvre reste bien vague. Un «accord-cadre de coopération militaire» pourrait être signé «dès l'automne» assure la ministre, même si la partie algérienne semble moins déterminée à aller aussi vite. Cet accord permettrait d'organiser les échanges entre les deux pays dans plusieurs domaines, comme le renseignement, les ventes d'armes ou la formation des troupes. Il pourrait s'inscrire dans un cadre plus large que les diplomates appellent «