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Libération

Tokyo au secours d'un «déserteur» américain

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Washington accuse le sergent Jenkins, disparu en 1965, de désertion en Corée du Nord. Aujourd'hui soigné au Japon, l'ex-GI provoque un bras de fer avec les Etats-Unis.
publié le 19 juillet 2004 à 1h29

Tokyo, de notre correspondant.

Déserteur de l'armée américaine ou kidnappé par la Corée du Nord ? L'énigme Charles Robert Jenkins reste entière. Jenkins est le nom de cet ex-sergent, envoyé en 1965 en Corée du Sud accomplir son service militaire dans une unité des forces US. Selon Washington, aucun doute, lors d'une patrouille, en 1965, le long de la zone démilitarisée (DMZ) du 38e parallèle séparant les deux Corées, Jenkins a déserté en Corée du Nord. Pour quelles raisons ? Quarante ans après, c'est le coeur du mystère de la sensible «affaire Jenkins». Aucun élément ne manque à la rocambolesque saga digne d'un roman de John Le Carré. Pas même la romantique histoire de coeur. Au Japon, c'est celle-ci qui passionne et explique que les Japonais ont pris fait et cause pour le prétendu fugitif.

Evaporé. L'ex-sergent a disparu dans la nuit du 5 janvier 1965, alors qu'il patrouillait avec trois GI dans un bois situé à dix kilomètres de Panmunjon. Il avait 24 ans. Chef de patrouille au sein de la 8e cavalerie, Jenkins a entendu un bruit sourd, est parti inspecter les parages puis... plus rien. Evaporé dans la nuit. A-t-il fui ? Pourquoi ? A 24 ans, Jenkins est déjà un vétéran. Il a rejoint les forces armées en patriote en 1955, à 15 ans ? Selon l'armée américaine, Jenkins a laissé, avant sa désertion, quatre lettres, signées Charles, dont une adressée à sa famille (que celle-ci n'a jamais reçue) prouvant ses intentions. Or, a réagi sa famille, les lettres ne peuvent être véridiques p