Dakar, correspondance.
«Ma plume, ma liberté», «Libérez Madiambal», «Halte à la Dolécratie» (de «dolé» qui signifie force, en wolof) : les banderoles déployées hier devant le ministère de l'Information sénégalais exprimaient l'indignation après dix jours d'emprisonnement de Madiambal Diagne, le directeur de publication du journal privé le Quotidien.
«Recul démocratique». Ils étaient plus d'une centaine, hier, à participer au sit-in, plus de 1 500, samedi à la marche, toutes sensibilités confondues : organisations de la société civile, hommes politiques, éditeurs de presse et journalistes, réunis pour obtenir la «libération» de Diagne et dénoncer ce «recul démocratique» dans un pays jusqu'ici montré en exemple dans toute l'Afrique.
Depuis dix jours, l'image du Sénégal, pays du multipartisme, de Léopold Sédar Senghor et des «Lions de la Teranga» du Mondial 2002, est entachée par la détention provisoire, depuis le 9 juillet, de Madiambal Diagne. Ce dernier a été accusé de «diffusion de fausses nouvelles, publication de documents secrets et d'informations pouvant inciter aux troubles politiques graves», à la suite de la publication d'extraits d'une lettre du ministre des Finances au président Abdoulaye Wade, concernant une affaire de corruption à la direction des douanes, et d'un article accusant le pouvoir de promouvoir des juges favorables au gouvernement.
Arbitraire. Sommé de révéler ses sources, le journaliste a refusé. Reporters sans frontières dénonce une arrestation «arbitrai