Elles devaient participer à cette première visite officielle en France du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et leurs noms figuraient même sur la liste de la délégation turque. Au dernier moment, l'ancien maire islamiste d'Istanbul s'est souvenu que la présence de sa femme et de deux autres épouses de ministres portant le foulard pouvait créer un certain embarras alors qu'il tente d'obtenir le soutien de Paris pour l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne. En décembre, les Vingt-Cinq devraient en effet décider de fixer une date pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec ce pays candidat s'il remplit les critères de Copenhague, notamment en matière de droits de l'homme.
Ambiguë. Au deuxième jour de sa visite, le Premier ministre turc a notamment rencontré Jacques Chirac qui, selon l'Elysée, «a rappelé que l'intégration de la Turquie dans l'UE était souhaitable dès qu'elle serait possible». La formule est volontairement ambiguë. Si le chef de l'Etat a toujours été un partisan de l'adhésion d'Ankara il doit aussi ménager son propre parti, l'UMP, qui, comme une partie de la classe politique française, s'inquiète de la future intégration d'un pays peuplé de 70 millions d'habitants à 99 % musulmans. Recep Tayyip Erdogan n'en a pas moins affirmé que «l'entretien a été très positif» tout en répétant avec un discours désormais bien rodé «qu'en décembre il ne s'agira pas d'une adhésion mais de commencer un processus de négociation».
Réformes. Erdogan a martel