Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Au symbole, celui de l'unification européenne, le Parlement de Strasbourg a préféré les combines d'appareils. Hier, l'ancien dissident polonais, Bronislaw Geremek, n'a réuni que 208 voix sur son nom, contre 388 à un parfait inconnu sur la scène européenne, le socialiste espagnol Josep Borrell (1). Mais ce dernier était le produit d'un accord passé entre les deux principaux groupes du Parlement nouvellement élu, le PPE-DE (démocrates-chrétiens et conservateurs) et le PSE (socialistes), ce qui lui a assuré une élection de maréchal dès le premier tour. L'eurodéputé polonais, lui, même s'il représente cette Europe de l'Est venant tout juste de rejoindre l'Union, ne pouvait se prévaloir que du soutien de son groupe, l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE), ainsi que de celui des Verts, tous deux minoritaires. Néanmoins, Geremek a réuni plus d'eurodéputés sur son nom que la simple arithmétique le laissait prévoir alors que Borrell n'a pas fait le plein des voix.
Surreprésentation. Le scrutin étant à bulletin secret, on ne peut que supposer qu'une partie du PPE-DE et du PSE s'est reportée sur Geremek ou s'est réfugiée dans l'abstention (53 blancs et nuls). En particulier, les représentants des pays de l'Est ont protesté contre la surreprésentation de la péninsule ibérique dans les instances européennes (outre Borrell, l'Espagnol Javier Solana occupe le poste de haut représentant pour la politique étrangère, et le Portugai