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Libération

Règlement de comptes sur le 11 mars à Madrid

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Les services secrets chargent le gouvernement Aznar à la commission d'enquête.
publié le 21 juillet 2004 à 1h31

Madrid, de notre correspondant.

Au centre du débat public depuis les attentats du 11 mars à Madrid, les services secrets espagnols n'apprécient guère la réputation d'incompétence qui leur colle désormais à la peau. Alors qu'il comparaissait, lundi, devant la commission d'enquête parlementaire sur le carnage de Madrid, Jorge Dezcallar, directeur du Centre national d'intelligence (CNI) au moment des faits, a eu toutes les peines du monde à cacher son amertume à l'égard du gouvernement Aznar, battu aux législatives du 14 mars face aux socialistes. «Il n'est pas bon que l'on parle autant de nous, surtout lorsque cela consiste à entamer notre crédibilité.» Soutenu par son successeur, Alberto Saiz, l'ancien patron du CNI a affirmé, hier, que son organisation (les principaux services secrets, devant ceux de la police et de la Garde civile, ndlr) avait été maintenue «à l'écart de l'enquête policière» dans les jours qui ont suivi le 11 mars.

Déclassifié. Au lendemain des attentats dans la capitale, cela n'avait pas empêché le Parti populaire (PP) d'Aznar d'utiliser le CNI pour se justifier. Accusé d'avoir délibérément privilégié la responsabilité de l'ETA au détriment de la piste islamiste dans le but d'emporter les élections, l'ancien Premier ministre avait, le 18 mars, déclassifié un document du CNI, datant du jour des attentats, affirmant que le carnage portait «presque à coup sûr» la signature de l'organisation armée basque.

Ridiculisé. Pire, selon El Pais, le 13 mars, veille du scr