Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a écarté un rôle de l'Europe dans un processus de paix au Proche-Orient compte tenu de ses positions anti-israéliennes. «Il sera difficile de coopérer avec l'Europe vu ses positions unilatérales contre Israël, qui ignorent totalement nos besoins de sécurité», a-t-il déclaré hier lors de sa rencontre avec le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana. Il a prôné un «un changement radical de la position européenne, en particulier sur la question de la sécurité d'Israël et son droit à se défendre».
«Déception». Sharon a exprimé la «déception» d'Israël à la suite du vote des pays européens à l'ONU contre la barrière de séparation en construction en Cisjordanie. «Nous sommes déçus du soutien massif des pays de l'Union européenne à la résolution de l'Assemblée générale qui se base sur l'avis partial de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye.» Il a réaffirmé qu'Israël poursuivrait la construction de la barrière, «obstacle efficace contre le terrorisme».
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté, mardi, à une écrasante majorité, une résolution exigeant que l'Etat hébreu démantèle partiellement le mur. La résolution avait été présentée par un groupe de pays majoritairement arabes ou musulmans. Outre Israël, les Etats-Unis et l'Australie ont voté contre. L'UE a voté unanimement pour.
Auparavant, Solana avait défendu à Tel-Aviv le vote européen tout en s'efforçant d'apaiser la tension avec Israël.