Heureusement que la France existe ! Sinon, où iraient les dirigeants soudanais qui se font tous les jours remonter les bretelles par la communauté internationale au sujet des exactions au Darfour, l'immense province de l'ouest du Soudan en proie depuis un an et demi à une guerre civile pouvant déboucher sur une crise humanitaire grave. Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Mustafa Osman Ismaïl, a fait escale deux jours à Paris. Un séjour réconfortant, tant son homologue français, Michel Barnier, a ménagé les susceptibilités de Khartoum en s'inquiétant d'une «accentuation grave du risque humanitaire» sans jamais dénoncer la réticence du pouvoir à désarmer les Jenjawids, les milices arabes qui terrorisent la population civile. Barnier ira au Darfour mardi, depuis le Tchad voisin. Il sera suivi par son homologue britannique Jack Straw en août.
Critiques internationales. A l'exception de la France, qui a toujours eu un faible pour Khartoum, le Soudan est sous le feu de vives critiques. Le pape s'est dit très préoccupé hier par le sort du Darfour. Les Etats-Unis, où cette question est devenue un enjeu de campagne électorale auprès du public noir, s'apprêtaient hier soir à faire circuler un projet de résolution au Conseil de sécurité visant à accroître la pression sur Khartoum. La veille, la presse britannique affirmait que Londres envisageait d'envoyer des troupes au Darfour. Tony Blair a jugé cette annonce «prématurée».
Le chef de la diplomatie soudanaise, qui a loué l'ap