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Libération

Iran: acquittement dans l'affaire Kazemi

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La famille de la journaliste tuée réclame une autre enquête.
publié le 26 juillet 2004 à 1h34

La justice iranienne a été à la hauteur de sa réputation. Pour le meurtre de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, elle s'est d'abord choisi un bouc émissaire, façon de régler ses comptes avec les services de renseignements proches des réformateurs. Elle a ensuite acquitté samedi cet agent au terme d'une caricature de procès, dénoncé aussi bien à Téhéran que dans les pays occidentaux. L'accusé, Mohammad Reza Ahmadi, a ainsi été innocenté «pour manque de preuves». Accusé de meurtre «quasi intentionnel», il était passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison et du paiement du «prix du sang», soit 80 millions de riyals (9 000 euros). En l'absence de condamnation, c'est au gouvernement de verser le «prix du sang» à la famille de la victime. Le collectif d'avocats de la famille Kazemi, mené par le Prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, a fait appel pour obtenir une nouvelle enquête. «Je poursuivrai cette affaire jusqu'à mon dernier soupir. J'espère qu'elle sera réglée en Iran, par un procès équitable. Sinon, j'utiliserai toutes les options internationales pour obtenir justice», a déclaré la lauréate à l'AFP. Les avocats s'étaient efforcés de démontrer devant le tribunal que la journaliste a reçu le coup fatal lorsqu'elle était aux mains des agents de la justice et non entre celles des services de renseignements, disculpant indirectement le prévenu.

Selon des informations obtenues par Libération, la journaliste, âgée alors de 54 ans, a été frappée à la tête par le pr