Boston, envoyé spécial.
Michael Moore s'est placé à droite de la tribune, en haut des gradins. Il plonge sa main dans sa casquette, en ressort des morceaux de gâteau au chocolat qu'il engloutit en écoutant d'une oreille distraite le discours d'Al Gore. Lorsque les militants l'aperçoivent, c'est la ruée, il signe des autographes, se fait photographier. «Michael, on a projeté Fahrenheit 9/11 à Myrtle Beach et la salle était pleine à craquer», l'informe une militante de Caroline du Sud. «Super ! répond-il, mais maintenant, il faudrait peut-être écouter les orateurs...» Après avoir parlé au micro, l'ex-président Jimmy Carter, 79 ans, est allé, lui aussi, rendre discrètement hommage à Moore.
A la convention démocrate de Boston, Moore est une vraie vedette. Pourtant, personne ne tient, dans l'équipe de campagne, à ce qu'il soit trop visible. Il n'a d'ailleurs pas été invité à s'exprimer au micro. Car le mot d'ordre de la convention est : «Soyez positifs !» La consigne a été donnée à tous que Kerry devait ressortir de ces quatre journées festives avec l'image d'un candidat constructif, et non celle que cherchent à lui coller les républicains, celle du gaucho (liberal) haineux. Lundi soir, la plupart des orateurs se sont donc gardés de trop s'en prendre à Bush. Clinton est allé le plus loin en accusant l'administration d'avoir dérivé «radicalement à droite» après le 11 septembre. «Force et sagesse ne sont pas des valeurs opposées», a-t-il déclaré. Michael Moore pense, lui, que les dém