Menu
Libération

Les stickers, du pare-brise au rap en Israël

Article réservé aux abonnés
L'écrivain David Grossman a mis en musique les slogans d'autocollants de propagande.
publié le 29 juillet 2004 à 1h36

Jérusalem, intérim.

Les tags sont rares à Jérusalem. Les stickers, en revanche, placardés avec furie à l'arrière des voitures, sont légion. Lapidaires, vengeurs, sans nuances, on les prend en pleine figure aux carrefours, en rongeant son frein. David Grossman, l'un des écrivains israéliens les plus connus, a eu l'idée d'en faire l'inventaire. Le résultat est étonnant. D'autant qu'il a fait de ces professions lapidaires les paroles d'une musique rap qui fait un tabac, notamment, sur les ondes de la radio militaire israélienne connue pour son franc-parler. La Chanson du sticker, diffusée depuis près de deux mois, est toujours au hit-parade.

Manifestations ambulantes. «Je me suis intéressé au phénomène du sticker (autocollant) depuis un an et je me suis dit qu'il fallait en faire quelque chose. Les stickers ont remplacé chez nous les tags. Certaines voitures en sont totalement recouvertes. En général, des voitures de personnes de droite. Ce sont de véritables manifestations ambulantes», dit David Grossman.

«J'ai entrepris de les noter sur un carnet, dans ma voiture, à chaque arrêt, aux carrefours. J'en ai rassemblé plus de 120. En les mettant en rimes, j'ai compris que cela conviendrait à de la musique rap. J'ai décroché mon téléphone et contacté Shaanan Street, le soliste du groupe Dag Nahash. Mes enfants raffolent de leur musique. Nous nous sommes rencontrés dans un café de Jérusalem ; il a été tout de suite emballé», raconte David Grossman.

Dag Nahash signifie «poisson serpent»