Boston, envoyés spéciaux.
Elle n'a pas dérapé. Juste une petite allusion, en forme de boutade dès le début du discours, pour montrer qu'elle assume ce qu'elle est et ce qu'elle dit. «Mon nom est Teresa Heinz Kerry. J'ai des choses à dire, j'imagine que cela ne vous surprendra pas.» Tailleur rouge et mains sur la poitrine, voix douce qui roule les «r», Teresa lance l'opération charme. Elle a un bon public : les 4 500 délégués démocrates réunis dans le centre de convention de Boston sont debout et brandissent leurs pancartes «We love Teresa». Elle peut apostropher la foule en espagnol, en italien, en français, en portugais. «Je veux vous parler avec mon coeur.»
Franc-parler. Pendant toute la semaine, Teresa Heinz Kerry a été à la une des journaux, mais ce n'était pas vraiment prévu. Une de ses gaffes, encore. Dimanche, à un journaliste qui lui demandait agressivement qui elle visait lorsqu'elle dénonçait «des activités antiaméricaines», elle a rétorqué en criant presque : «Je n'ai jamais dit ça, vous pouvez vous le mettre où je pense !» En VO : «Shove it !» Les médias se sont régalés, les conseillers de Kerry, qui ont réglé au minipoil le déroulement de cette convention, se sont arraché les cheveux.
Mais le franc-parler de Teresa Heinz Kerry, 65 ans, est un atout important dans la campagne. Elle humanise Kerry et injecte un peu de spontanéité dans des rouages trop bien rodés. Surtout, elle peut drainer de nombreuses voix de l'électorat féminin. Elle n'a pas manqué de consacrer un