La froideur scientifique viendra-t-elle à bout de l'énigme subtropicale ? Voilà soixante ans que le merveilleux profite et enfle dans le rayon des librairies les plus sérieuses. Pour faire court : traçons une droite en partant de la pointe de la Floride jusqu'à Puerto Rico puis à nouveau un coup de crayon jusqu'aux Bermudes et nous tenons notre triangle. En son milieu, des eaux chaudes, un Gulf Stream, deux cyclones et trois typhons, des avions qui s'abîment (37) et des navires qui sombrent (50, mais il y a débat), et on obtient une géographie de devinettes qui poussent le raisonneur dans les orties. Le triangle des Bermudes est un accordéon éditorial puisqu'à ce jour il s'agit bel et bien du seul triangle au monde qui, poussé par la thèse de la soucoupe volante à deux places, peut se déformer par l'antithèse du sirop typhon.
La vie mystérieuse du triangle débute dans les années 1950 à travers des articles de journaux publiés aux Etats-Unis. Tout cela par la faute de ce monsieur Vincent Gaddis qui, en 1964, s'est piqué de la chose ; c'est à lui qu'on doit l'expression «triangle des Bermudes». Ce qui est bien, c'est qu'on n'est jamais déçu par le menu du jour que donne le triangle des Bermudes : passage interdimensionnel des avions, épaves prises dans la distorsion spatio-temporelle et qui, pour cause, n'ont jamais été retrouvées. A qui profiteraient ces disparitions ? A une société anthropomorphe qui, vivant dans des soucoupes, mais cette fois sous-marines, aurait mis en escl