Condamné à quarante-cinq ans de prison par le Tribunal pénal international de La Haye, le général croate de Bosnie, Tihomir Blaskic, a vu hier sa peine réduite en appel à neuf ans. Ce verdict met un point final à une des plus longues affaires jugées par le TPI. Après plus de huit ans de procédure, les magistrats ont radicalement révisé le jugement sur les responsabilités du commandant des forces croates en Bosnie centrale entre 1992 et 1994, pour les crimes commis lors du conflit entre Croates et musulmans de Bosnie.
En première instance, les juges l'avaient reconnu coupable de dix-neuf chefs d'inculpation pour avoir ordonné plusieurs attaques contre des civils musulmans. La chambre d'appel a, au contraire, estimé qu'il ne pouvait pas être reconnu coupable pour les attaques de Vitez et Busovaca. Elle a également souligné qu'il n'avait pas ordonné le massacre d'Ahmici qui avait coûté la vie à plus de 100 civils musulmans bosniaques exécutés par les Croates le 16 avril 1993.
Dans leur décision, les juges d'appel ont rappelé que l'affaire Blaskic avait duré aussi longtemps en partie à cause du «manque de coopération» du régime nationaliste du défunt président Franjo Tudjman. C'est seulement quelques mois après la mort de ce dernier qu'au printemps 2000, les avocats de Tihomir Blaskic purent avoir accès à des documents des services de renseignement croates, tenus secrets jusqu'alors, et qui ont contribué à innocenter leur client sur plusieurs points. Le régime Tudjman avait volont