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Libération

«J'ai vu comme un champignon atomique»

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publié le 31 juillet 2004 à 1h37

Ghislenghien, envoyée spéciale.

Un cratère de sept mètres de profondeur, des dizaines de voitures carbonisées dont il ne reste que la carcasse. Des morceaux de béton retrouvés à six kilomètres, des champs de blé en partie carbonisés. Une forte odeur de brûlé qui imprègne tout, une usine métallique de cartons d'emballage qui a en partie fondu sur pied et brûlait encore vendredi après-midi... Le matin, peu avant 9 heures, une canalisation de gaz a explosé au pied d'une usine en construction, dans la zone d'activités de Ghislenghien, près d'Ath, au sud de la Belgique. Une zone d'activité banale, sans site Seveso. Bilan provisoire, vendredi, vers 18 heures : au moins 15 morts, et 120 blessés. Dans les champs, des bâches de plastique ont été étendues sur des corps, probablement projetés par l'explosion.

Tout commence vers 8 h 30. Une trentaine d'ouvriers travaillent à la construction de l'usine Diamant Boart, futur site de fabrication d'outils diamantés, utilisés dans le forage ou le sciage du béton. Les ouvriers entendent le sifflement d'une fuite de gaz : c'est ce que supposait vendredi un porte-parole de Fluxys, l'opérateur public de distribution du gaz belge. «A 80 bars de pression, le gaz qui s'échappe produit un sifflement infernal.»

Etincelle. Les ouvriers du chantier n'ont pas senti d'odeur, comme on l'a d'abord cru : à cet endroit, le gaz n'est pas odorisé. La canalisation de gaz naturel d'un mètre de diamètre passe au pied de la future usine et relie le port de Zeebrugge à