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Libération

«Les Feux de l'amour» à l'irakienne

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Tournée dans la rue, avec l'occupation en toile de fond, une série de boulevard crève l'écran.
publié le 31 juillet 2004 à 1h37

Bagdad, envoyé spécial.

Le titre dit tout. Al-Houb oual-Harb. L'amour et la guerre, comme ingrédients du vaudeville qui enflamme l'Irak. Chaque fin d'après-midi, à 17 h 30, au réveil de la sieste, les familles s'agglutinent devant le poste de télévision, toutes générations confondues, fascinées par cette première série écrite, produite, jouée, par des Irakiens, pour les Irakiens. Rires et pleurs coulent comme des fontaines. Des gags de lourdauds, des intrigues filandreuses, des personnages grotesques, méchants abjects, bouffons ridicules, jeunes premiers frisant la soixantaine. Les auteurs connaissent bien leur public, ils ont tiré aux limites du bon goût les ficelles de la comédie de boulevard pour remporter un exceptionnel succès d'audience. Ecrasées, Al-Jezira et Al-Arabiya, les chaînes arabes diffusées par satellite qui s'étaient taillé la part du lion dans l'Audimat irakien, depuis le début du conflit, avec leurs retransmissions en direct des batailles de la résistance ou des exécutions d'otages occidentaux. La sitcom orientale a réussi l'exploit de détrôner les rencontres de la Coupe d'Europe, pour ne se faire battre que par la réapparition de Saddam Hussein sur les écrans, à l'ouverture de son procès. Et voici la toute jeune chaîne nationale Al-Sharqiya, productrice de l'émission, propulsée aux sommets de la gloire.

Vague nostalgique. «Pourtant, quand nous avons lancé ce projet, personne n'aurait misé un dinar sur sa réussite, glose aujourd'hui Kassam al-Malak, coscénar