Washington, de notre correspondant.
C'est par des ricanements que George W. Bush et Dick Cheney ont réagi au discours de John Kerry, qui a clôturé, la semaine dernière, la convention démocrate de Boston. Les stratèges républicains ont décidé de faire passer Kerry pour un amateur versatile et sans bilan solide, et ont jugé que le meilleur angle d'attaque était la dérision. Depuis vendredi, ils se relaient donc pour taper sur Kerry (traité de politicien peu sérieux, qui parle de ses quatre petits mois au Vietnam pour faire oublier ses dix-neuf ans à Washington, et qui ne sait qu'augmenter les impôts) et sur son colistier John Edwards (qui n'aurait été choisi, à les écouter, que pour sa tête de bellâtre).
Complexité. A Canton, dans l'Ohio un Etat qu'il ne peut se permettre de perdre George W. Bush a tiré le premier : «Mes adversaires estiment que le coeur et l'âme des Américains se trouvent à Hollywood», a-t-il commencé à railler. Accusant son adversaire d'avoir voté contre le financement des opérations en Irak, Bush a ridiculisé l'éloge de la complexité que le sénateur du Massachusetts a exprimé dans son discours : «Il dit : "Tout cela est très compliqué" [rires de l'audience]. Il n'y a rien de compliqué à soutenir les troupes envoyées au combat !» N'oubliant pas John Edwards, Bush a ajouté que s'il a choisi, lui, Dick Cheney comme colistier, ce n'est pas parce qu'il est «joli», mais parce qu'il est «fort, solide, et qu'il bosse». Dans un registre très similaire le vice-pré