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Analyse

Varsovie retrouve sa mémoire

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Le 60e anniversaire de l'insurrection contre les nazis a été célébré en grande pompe.
publié le 2 août 2004 à 1h38

Varsovie, de notre correspondante.

Enfin, soixante ans après, les Polonais ont commémoré solennellement et dans le plus grand recueillement la tragédie de l'insurrection de Varsovie. Dirigée militairement contre les Allemands et politiquement contre les Russes, elle s'est soldée par 200 000 morts polonais et une destruction quasi totale de la ville sur ordre d'Adolf Hitler. De hauts dirigeants occidentaux (dont, pour la première fois, un chancelier allemand), assistaient aux cérémonies. Gerhard Schröder a salué le rôle de ce soulèvement dans la fin du nazisme et a condamné les revendications d'expulsés allemands des territoires polonais : «Précisément aujourd'hui, dans une Europe libre à laquelle appartiennent la Pologne et l'Allemagne en tant que partenaires égaux, l'Histoire ne doit pas être réécrite ou mal interprétée.»

Beaucoup d'anciens combattants de l'insurrection étaient présents pour ces cérémonies, comme Zbigniew Sledziewski, venu de Paris avec sa fille et sa petite-fille. «Ces cérémonies et ces souvenirs sont toujours trop douloureux, je ne peux toujours pas en parler sans que ma voix se brise. L'insurrection fut un drame inimaginable.» Les combattants de l'AK (Armée de l'intérieur), la résistance non-communiste, maître d'oeuvre de l'insurrection, avaient été persécutés par le régime installé par Moscou après la guerre et ceux qui avaient émigré en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou en Australie n'ont longtemps pas pu revenir dans leurs pays.

L'insurrection éclata le