Bagdad, envoyé spécial.
Stupeur et consternation se lisent sur tous les visages. Dans ce quartier prospère, au centre de la capitale, la destruction d'un lieu de culte révulse. Sans distinction de confession. Et c'est ensemble, réunis en voisins, que les résidents de Karada, hier, ont déblayé les gravats de l'église Notre-Dame-de-la-Délivrance, frappée la veille par l'explosion d'une voiture piégée. Même geste, même solidarité devant la basilique Marie-Joseph, à deux coins de rues, où les commerçants chiites sont venus nombreux soutenir la congrégation catholique syriaque. Femmes en noir, voilées et têtes nues, balayent les fragments des vitraux représentants un christ en croix. Emu aux larmes, le père Bashar, prêtre de la paroisse, résume le sentiment général dans ses remerciements. «Cette agression est un coup porté au courage, à la foi et aux espoirs de tout le peuple irakien.»
Premières victimes. Le représentant local de la communauté chiite a tenu à montrer l'exemple. «Les gens qui osent s'attaquer à des fidèles en prière ne peuvent pas se réclamer de l'islam. Les chiites se sentent très proches des chrétiens car nous avons été les premières victimes de cette stratégie de ceux qui veulent créer une guerre civile. Plus de 200 chiites ont été tués dans des attentats lors des cérémonies d'Achoura l'an passé. Nous n'avons pas tenu l'ensemble des sunnites pour responsables des actes isolés de quelques criminels venus de l'étranger», assure Thaer al-Khouzai.
Pas une surprise. Wi