São Paulo, de notre correspondante.
«Fermez ! Fermez ! Personne ne sortira d'ici sans payer !» Il était environ midi, heure de grande affluence dans le complexe commercial Ycua Bolanos, à Asunción, la capitale du Paraguay, quand un responsable a donné cet ordre de bloquer les portes alors que le bâtiment venait d'être secoué par une énorme explosion, vraisemblablement celle d'un réservoir de gaz, selon les premiers éléments de l'enquête. C'est ce qu'a raconté une rescapée de l'incendie qui a fait, selon un dernier bilan, plus de 320 morts et quelque 300 blessés.
En moins d'une demi-heure, le feu avait détruit la quasi-totalité du bâtiment. Selon le ministère de l'Intérieur, 700 à 800 personnes se trouvaient alors sur les lieux. Certaines ont été brûlées vives dans leur voiture par les flammes qui ont gagné le parking souterrain. «La plupart des victimes sont mortes asphyxiées par les gaz toxiques de la combustion et si on les avait laissés sortir, cela n'aurait pas eu lieu», a déclaré le capitaine des pompiers, Hugo Onieva.
Vigiles armés. Plusieurs témoignages accusent la direction du centre d'avoir bloqué les issues pour empêcher les clients de s'enfuir avec des marchandises. «Il s'est mis à pleuvoir du feu alors que j'étais à la caisse. Par miracle, j'ai pu sortir avant que les portes ferment. Ensuite plus personne n'a pu le faire», raconte à l'AFP un rescapé. Depuis son lit d'hôpital, une fille de 17 ans, brûlée au deuxième degré confirme : «Ils nous ont fermé la porte au ne