A son époque révolutionnaire, la Chine avait fermement soutenu la propagation de l'espéranto, la langue universelle imaginée il y a cent dix-sept ans par un Polonais, pour faire contrepoids à l'anglais et aux langues occidentales dominantes. Ce rêve est aujourd'hui bien ancien, mais ils sont tout de même un bon millier de Chinois espérantistes à être venus à Pékin du 24 au 31 juillet, pour le 89e Congrès universel de l'espéranto soit la moitié des délégués à cette réunion qui se tient chaque année dans un pays différent.
«Il y a quelque chose de plus que simplement être capable de se comprendre. Un lien instantané se crée entre les espérantistes lorsque nous nous rencontrons», explique Xiang Hong, éditrice d'un site web en espéranto. Avec un langage d'une autre époque, elle souligne que cette langue, plus facile à apprendre que l'anglais, favorise «la compréhension mutuelle et l'amitié entre les peuples».
Irréductibles. Le mandarin, avec son 1,3 milliard de locuteurs, occupe la première place au palmarès des langues parlées, et l'espéranto est très loin derrière. Mais une poignée d'irréductibles Chinois continuent de croire à cette langue qui, même en Chine, a connu des jours meilleurs. Le lien entre la Chine et l'espéranto remonte presque aux origines de la langue en 1887. La diffusion de la langue universelle en Chine s'est faite d'abord grâce au soutien d'intellectuels, comme les écrivains Pa Kin ou Lu Xun qui l'ont introduit en Chine à leur retour d'Euro