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Libération

En Côte-d'Ivoire, charniers contre charniers

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publié le 4 août 2004 à 1h39

Déjà ténu, l'espoir d'une reprise imminente du processus de réconciliation en Côte-d'Ivoire est assombri par la découverte de charniers dans le nord du pays, contrôlé par les Forces nouvelles (ex-rebelles) depuis près de deux ans. Quatre jours à peine après la signature d'un énième compromis politique entre les protagonistes de la crise ivoirienne à Accra, au Ghana (lire ci-contre), la Mission des Nations unies à Abidjan a révélé, lundi soir, détenir des informations sur trois fosses communes situées dans la région de Korhogo. Selon les enquêteurs de l'ONU, ces fosses contiendraient au moins 99 corps, ceux des partisans présumés du chef «dissident» rebelle, Ibrahim Coulibaly, placé sous contrôle judiciaire à Paris pour recrutement de mercenaires en vue d'une opération de déstabilisation en Côte-d'Ivoire. Les 20 et 21 juin derniers, des affrontements très violents avaient éclaté entre factions rebelles, suite ­ officiellement ­ à une tentative d'assassinat du chef politique des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro. Après avoir pris le dessus, l'état-major des FN avait donné un bilan de 22 morts. Sur place, des témoins avaient fait état, à l'époque, de routes jonchées de cadavres.

Désormais, en Côte-d'Ivoire, c'est charnier contre charnier. En avril, l'ONU avait publié un rapport accablant pour le président Gbagbo sur les exactions commises par les forces loyalistes au lendemain de la manifestation avortée de l'opposition, le 25 mars, à Abidjan. Accusée de parti pris par les p