C'est l'un des derniers piliers de l'ex-univers soviétique qui disparaît. La majorité pro-Kremlin de la Douma (chambre basse) devait voter, hier, sans problème, une loi remplaçant les avantages sociaux hérités de l'URSS par des compensations financières pour les plus pauvres. Cette réforme libérale suscite une vive opposition des communistes et autres partis de gauche. Les manifestants étaient nombreux autour du Parlement, protégé par un dispositif de sécurité renforcé, alors que les députés examinaient quelque 200 amendements retenus parmi près de 5 000 proposés par la majorité et l'opposition.
Il s'agit d'annuler plus de 50 lois et d'en modifier près de 200 autres, essentiellement pour remplacer par des allocations versées aux plus démunis (entre 20 et 96 euros par mois) les tarifs réduits de différents services (électricité, médicaments, transports en commun), accordés à de nombreuses catégories de citoyens, pas toutes nécessiteuses. Les partisans de Poutine soutiennent que l'argent public ira désormais à ceux qui ont le plus besoin d'aide, tandis que ses adversaires, jouant souvent sur la nostalgie du système soviétique, disent que les allocations seront rapidement mangées par l'inflation et la bureaucratie.
Les communistes, dont l'électorat compte bon nombre de retraités, ont tenu plusieurs meetings de protestation rassemblant des milliers de personnes, tandis que les réformateurs du parti Iabloko ont organisé, hier matin, un happening dont les acteurs rejetaient des pièc