La soldate Lynndie England, qui a personnifié le scandale de la prison irakienne d'Abou Ghraib avec sa photo tenant en laisse un détenu nu, a comparu hier à Fort Bragg (Caroline du Nord) devant une chambre d'accusation militaire qui décidera si elle doit être traduite devant une cour martiale. Enceinte de sept mois, la jeune femme, âgée de 21 ans, n'a manifesté aucune émotion en arrivant, en uniforme, dans la salle d'audience entourée de ses avocats. Elle est l'un des sept militaires américains inculpés pour sévices contre des prisonniers irakiens dans la prison de Bagdad à l'automne dernier. Lynndie England risque jusqu'à trente-huit ans de prison et doit répondre de 19 chefs d'inculpation, allant de sévices et mauvais traitements exercés contre des détenus, jusqu'à des comportements sexuels indécents. Plusieurs témoins ayant servi avec elle à Abou Ghraib devraient être entendus.
Sur le terrain les violences continuent. Sept Irakiens et quatre militaires américains ont péri ces dernières heures en Irak où le Premier ministre, Iyad Allaoui, qui a passé dix jours à tenter de convaincre ses voisins arabes, et particulièrement la Syrie, de soutenir son gouvernement de transition, au pouvoir depuis le 28 juin. Le chef du gouvernement souhaite notamment que les pays voisins de l'Irak renforcent leurs contrôles aux frontières pour empêcher les infiltrations de combattants musulmans venant se battre aux côtés des rebelles irakiens.
L'un des dossiers les plus «chauds» qui l'attendent