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Barrot prend la barre

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L'ex-président du groupe UMP à l'Assemblée confirmé à son poste de commissaire.
publié le 5 août 2004 à 1h40

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Jacques Chirac n'a fait le choix ni de la jeunesse ni du multilinguisme en confirmant Jacques Barrot à son poste de commissaire européen. Agé de 67 ans, l'ex-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale parle très mal l'anglais, lingua franca à Bruxelles, ce qui fait ricaner dans les couloirs. Et n'a appris aucune autre langue...

Ambitions. C'était, certes, déjà le cas de Michel Barnier, son prédécesseur, devenu ministre des Affaires étrangères après les régionales de mars. Mais, à la limite, son portefeuille ­ les Aides régionales et la Réforme institutionnelle ­ autorisait une telle lacune. Or, les ambitions de Paris pour Barrot sont plus hautes : gérer la Concurrence ou, à défaut, le Marché intérieur.

A priori, rien de choquant à cela : la France, comme les autres grands pays, perd un de ses deux sièges dans la Commission élargie et peut faire valoir, dit un diplomate, qu'«aucun Français n'a occupé depuis très longtemps» l'un de ces postes clés. Le problème est qu'en choisissant l'ex-ministre de la Santé, le président de la République ne s'est pas donné les moyens de son ambition. Demander un gros portefeuille économique exige à tout le moins une connaissance de la langue des affaires. Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, avait fait remarquer que, si les compétences linguistiques étaient si déterminantes, il fallait nommer des interprètes... Une façon de dire qu'il y a des postes d'abord politiques. Encore faudr