Genève, de notre correspondant.
Louise Arbour, 61 ans, s'était fait connaître comme procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. En 1998, elle inculpa l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, avant de rejoindre comme juge la Cour suprême du Canada. Depuis le 1er juillet, cette Montréalaise d'origine occupe le poste de haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. Elle succède au Brésilien Sergio Vieira de Mello, décédé dans l'attentat contre le quartier général de l'ONU à Bagdad, le 19 août 2003. Dans le premier entretien qu'elle accorde à la presse à son nouveau poste, Louise Arbour explique comment elle entend responsabiliser le comportement des Etats à la Commission des droits de l'homme (CDH) des Nations unies, qui a perdu beaucoup de sa crédibilité (lire ci-dessous).
Votre prédécesseur avait déclaré que la Commission des droits de l'homme de l'ONU était malade, qu'elle avait besoin d'une bonne thérapie...
Le diagnostic est établi. Maintenant, comment peut-on réformer la CDH, l'organe le plus important de la communauté internationale en matière de droits de l'homme ? Il faudrait être singulièrement naïf pour espérer qu'un forum intergouvernemental cesse d'être politisé sur des questions ultrasensibles. Alors comment progresser ? Je crois qu'il faut responsabiliser les Etats et leur faire payer le prix de leur décision. Je ne crois pas aux critères objectifs qui détermineraient qui est «bon» et qui est «méchant», où les pays du Nord mett