Dans l'affaire de la disparition à Abidjan, le 16 avril, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, l'étau semble se resserrer un peu plus autour du ministère ivoirien de l'Economie et des Finances. L'un de ses conseillers en communication, Léonard Pépé-Guédé, alias James Cenach, a été placé en garde à vue mercredi dans les locaux de la brigade criminelle, quai des Orfèvres, à Paris. Selon une source judiciaire, il se serait présenté de lui-même après avoir été informé que son domicile de la banlieue parisienne avait été perquisitionné par les policiers agissant dans le cadre de l'instruction menée par le juge Patrick Ramaël. Hier soir, sa garde à vue a été prolongée de vingt-quatre heures. «Il doit s'expliquer sur un certain nombre de documents retrouvés chez lui», indique-t-on au parquet.
«Mercenaire». Fin juin, à Abidjan, le seul inculpé à ce jour dans cette affaire, Michel Legré, avait affirmé au juge Ramaël avoir reçu une somme d'argent conséquente des mains du ministre ivoirien de l'Economie, Paul-Antoine Bohoun-Bouabré, le jour même de la disparition de Kieffer. Lors d'une précédente audition, ce beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du chef de l'Etat, avait déjà mis en cause toute une série de personnalités proches du pouvoir, notamment dans le milieu de la finance à Abidjan.
Le nom de Léonard Pépé-Guédé, 54 ans, circulait déjà depuis plusieurs semaines dans cette affaire. Selon des proches de «GAK» (le surnom de Guy-André Kieffer), il aurait menacé à deux repri