Jérusalem, de notre correspondant.
Ariel Sharon va enfin prendre quelque repos. Le Premier ministre d'Israël est le chef du gouvernement, certes, mais «minoritaire», s'est ingénié à marteler Benny Alon (Union nationale, extrême droite), ministre du Tourisme récemment limogé, lors de l'énième et dernière motion de défiance de cette semaine. Car Ariel Sharon ne dispose plus que de 59 mandats sur les 120 de la Knesset depuis le départ de deux ministres, congédiés, de l'Union nationale et de deux autres, démissionnaires, du parti national religieux. Cette fois encore, comme chaque lundi, le Premier ministre a passé le rituel : les motions les plus farfelues ont été déjouées. Le Parlement d'Israël s'est mis en congé jusqu'après les fêtes religieuses d'automne. «Après les fêtes», cela laisse du temps au temps ; l'expression est devenue proverbiale, à l'instar des «calendes grecques».
Chaque lundi, Ariel Sharon a donc rameuté le ban et l'arrière-ban de ses ministres, sous-ministres et députés du Likoud afin de ne pas perdre une seule voix. Chaque lundi, il a fait le dos rond sous les accusations, les imprécations et autres remontrances. Seul, parfois, un léger frémissement de ses narines trahissait la colère ou, le plus souvent, l'ironie. Sommé chaque lundi de s'expliquer sur sa politique, il a réussi l'exploit de se dérober. Pas une seule fois, au cours de la dernière session, la Knesset n'a bénéficié d'un discours politique de sa part. Ultime faveur accordée par son compère Shimon